Livre « Make Up » de Valentine Petry : une exploration inédite du maquillage

Dans un paysage éditorial saturé de tutoriels, de manuels techniques ou de livres de beauté illustrés, « Make Up » de Valentine Petry se distingue par son approche à la fois engagée, nuancée et surtout très très intellectuelle. Ce livre sur le maquillage ne se contente pas de décrypter des tendances : il interroge profondément la place du maquillage dans nos vies, notre rapport au corps, à la féminité et à l’industrie cosmétique elle-même.

À la croisée de l’essai, de la réflexion sociétale et du regard d’experte, cet ouvrage (sans image) soulève des questions essentielles voire existentielles, tout en restant accessible à un public curieux ou passionné de beauté. Voici mon avis détaillé sur le livre « Make Up », écrit par Valentine Petry, une plume affûtée du journalisme beauté.

Une réflexion riche sur le maquillage comme outil d’expression

Une approche philosophique du makeup

Dès les premières pages, Valentine Petry adopte un ton résolument introspectif et philosophe. Loin d’un guide pratique ou d’un recueil de conseils beauté, la première partie du livre s’apparente davantage à un essai philosophique. Elle y explore des thèmes profonds tels que :

  • La construction de l’identité à travers le maquillage

  • Le rôle du regard social dans nos routines beauté

  • L’ambivalence du maquillage entre libération et injonctions

Ce début d’ouvrage peut surprendre, voire déconcerter, les lectrices et lecteurs habitués aux ouvrages plus « pratiques ». Le ton y est plus académique, les références nombreuses (de Simone de Beauvoir à Judith Butler), et l’écriture dense. Je précise également que c’est un livre sans illustration ni schema.

Personnellement, J’ai eu du mal à lire la première partie du livre qui est plus pour moi un essai philosophique et une réflexion sur la place du maquillage dans nos vies. Je ne suis pas quelqu’un de littéraire, alors ce type de plume est plus difficile à digérer pour moi, mais d’un autre côté, c’est aussi le genre d’ouvrage qui fait réfléchir. On y repense les heures et les jours suivants en se disant « mais en fait c’est vrai elle a raison, pourquoi on a décidé ça? pourquoi en majorité on fait ça? » Si comme moi vous êtes plus habitué aux livres pratiques ou illustrés, je vous conseille de commencer la lecture par les chapitres 6 et 7 qui vont aborder les sujets du marketing de la peur et du greenwashing. Même s’ils restent très « textuels » ils vous parleront davantage car Valentine décortique des cas concrets dont vous avez forcément déjà entendu parler si vous aimez la sphère des cosmétiques et du maquillage.

Un regard engagé sur l’industrie cosmétique

La dernière partie du livre (les fameux chapitres 6 et 7 que j’adore) est sans doute la plus passionnante pour les personnes sensibles aux enjeux socio-environnementaux de la beauté. Valentine Petry y aborde en profondeur les problématiques liées à l’extraction et l’usage de certains ingrédients actifs dans les produits de maquillage, et les limites du recyclage, la surconsommation (qui est le vrai problème de fond de beaucoup d’industries actuelles), et le faux espoir des produits rechargeables pas si innocents que ça.

L’un des passages les plus marquants concerne le mica, un minéral fréquemment utilisé pour apporter de la brillance et de la lumière aux textures, en particulier dans les fards à paupières, mais pas que. L’auteure y livre une analyse nuancée, documentée, sans manichéisme.

Elle met notamment en lumière :

  • L’impact environnemental de son extraction

  • Les conditions de travail dans les mines, notamment en Inde

  • Les initiatives responsables menées par certaines marques

  • L’importance de la traçabilité des ingrédients actifs utilisés mais la difficulté à avoir de la transparence en réalité

  • et l’impuissance qu’on peut avoir car boycotter cet ingrédient sans proposer de solution pour les populations en vivant serait les rendre encore plus pauvres…

J’ai adoré la dernière partie, en particulier celle sur l’utilisation controversée du mica dans le maquillage, car Valentine a su prendre de la hauteur sur ce sujet et démontrer que tout n’était pas noir ni blanc. Elle maitrise parfaitement ce sujet et ses enjeux socio-économiques ce qui permet d’avoir un avis éclairé. En effet, il n’y a pas énormément de solutions possibles dans ces régions fortement touchées par le réchauffement climatique où l’agriculture de base n’est plus possible tellement les sols sont arides et appauvris. J’avais aussi visionné un reportage youtube qui expliquait que certaines grosses « coopératives » fermaient les yeux sur l’origine des mica qu’elles achetaient (parfois en direct à des particuliers), mais arrivaient en quelque sorte « à blanchir du mica » car elles avaient obtenu les labels et certificats prouvants qu’elles n’avaient pas de mica ramassé par des enfants et que les conditions de travail étaient bonnes (spoiler : ce n’est pas toujours vrai et il y a souvent peu de moyens de vérifier cela pour les grands groupes qui achètent à distance). Bref, cela fait du bien d’avoir un point de vue réaliste et honnête comme celui de Valentine Petry car je pense qu’il vaut mieux avoir conscience de ce qui se passe dans le monde, pour avoir une consommation plus raisonnée, mais pour autant on comprends pourquoi le boycott complet pourrait aussi faire plus de mal en l’état.

Je ne vous spoile pas tout, mais Valentine apporte le même regard critique sur les claims marketing écologiques liés à l’utilisation de moins de plastique, de contenants rechargeables etc… et c’est passionnant (et vrai!).

Cette section du livre est vraiment un véritable appel à la conscience de consommateur et un plaidoyer pour une beauté plus informée, plus transparente.

Une écriture journalistique, documentée et engagée

Quand la rigueur rencontre l’émotion

Valentine Petry parvient à conjuguer rigueur journalistique et sensibilité personnelle. Elle cite ses sources, croise les données, interroge des experts tout en partageant ses émotions et son parcours de femme maquillée. Cela donne au texte une dimension intime, mais jamais égocentrée.

Le style est exigeant mais élégant. Chaque mot est pesé, chaque exemple choisi avec soin, et l’ensemble reflète une grande maîtrise du sujet. Loin de la superficialité que certains attribuent encore au secteur de la beauté, Valentine Petry prouve que le maquillage peut être un sujet profondément politique et philosophique.

Pourquoi ce livre mérite sa place dans votre bibliothèque beauté ?

Un ouvrage qui s’adresse à toutes les facettes de la beauté

Qu’on soit passionnée de maquillage, novice curieuse ou professionnelle du secteur, ce livre makeup a un avis à nous transmettre. Il s’adresse :

  • Aux consommatrices conscientes, qui veulent comprendre l’impact des ingrédients actifs qu’elles appliquent sur leur peau

  • Aux féministes qui s’interrogent sur les normes de beauté et d’apparence

  • Aux passionné·es de cosmétique désireux d’enrichir leur regard critique

C’est un livre de chevet, un livre de réflexion, mais aussi un outil d’empowerment : il donne des clés pour penser par soi-même, sans juger, sans imposer.


Des points faibles ? Un début peut-être trop cérébral pour certains profils

Comme évoqué précédemment, la première partie du livre est plus théorique avec un rythme assez lent. Si l’on s’attend à un contenu immédiatement pratique ou orienté vers les produits, cette entrée en matière peut sembler déstabilisante.

Cependant, ce choix éditorial audacieux est aussi ce qui rend l’ouvrage unique. En sortant des sentiers battus, Valentine Petry parvient à élever le débat sur le maquillage, et à en faire un objet culturel aussi bien qu’esthétique.

Pour le coup, cet ouvrage est complètement différent de « Poudre aux yeux: la face cachée des cosmétiques » dont je vous parlais récemment. Autant dans Poudre Aux Yeux, l’auteur est une scientifique qui vient décortiquer les études scientifiques et débunker les mythes marketing à coup de science. Autant côté « Make Up », Valentine est journaliste beauté et sa plume est plus orientée réflexion philosophique et introspection. Selon votre profil, vous pourriez donc préférer l’un ou l’autre au niveau du style d’écriture.


FAQ – Tout savoir sur le livre « Make Up »

Qui est Valentine Petry ?

Valentine Petry est une journaliste beauté reconnue, spécialisée dans l’analyse des tendances cosmétiques et l’éthique dans l’industrie. Elle collabore avec de nombreux médias féminins et s’inscrit dans une démarche de décryptage éclairé de la beauté.

À qui s’adresse ce livre ?

Aux passionnés de beauté et aux lecteurs en quête de sens et de réflexions autour de l’apparence, du genre et de la consommation responsable.

Ce livre donne-t-il des conseils maquillage ?

Non, ce n’est pas un guide pratique ni un tutoriel. Il s’agit d’un essai mêlant analyse sociétale, réflexions personnelles et enquête journalistique sur l’univers du makeup.

Peut-on se le procurer facilement ?

Oui, « Make Up » est disponible dans la plupart des librairies, en ligne ou en boutique, ainsi qu’en format numérique.

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