A l’heure des cris d’alerte sur l’écologie et l’avenir de la planète, de nombreuses marques se positionnent en sauveurs avec des produits dits zéro déchets, des cosmétiques solides, ou encore des produits rechargeables. Mais est-ce vraiment l’avenir ?
Sommaire
- Le zéro déchet en cosmétique : vers une consommation sans impact écologique
- La réduction des emballages : un effort insuffisant
- La remise sur le marché de flacons usagés : un processus expérimentale qui ne porte pas ses fruits pour le moment
- Les éco-recharges : une économie écologique uniquement si on réutilise au minimum 5 fois le flacon
- Le zéro déchet : une solution parfaite ?
- La surconsommation : un problème de fond non résolu par le ZD
- Choisir les bons produits : le futur de la cosmétique
Le zéro déchet en cosmétique : vers une consommation sans impact écologique
Tendance beauté émergeante de la « Clean Beauty« , le zéro déchet est la promesse d’une consommation plus green, souvent associée à meilleure pour la santé et pour l’environnement, et cette philosophie gagne du terrain.
La réduction des emballages : un effort insuffisant
« Des consommateurs mieux informés ne toléreront plus des déchets flagrants tels que la Grande plaque de déchets du Pacifique, conséquence directe d’années d’abus inconsidérés de plastiques à usage unique », affirme Mintel. Cependant, dans un tel contexte, concentrer les efforts sur la réduction des emballages n’est clairement pas suffisant. Les consommateurs attendront des fabricants et des marques, à tous les stades de la chaîne d’approvisionnement des produits de beauté, des efforts plus ambitieux et une réflexion plus originale.
La remise sur le marché de flacons usagés : un processus expérimentale qui ne porte pas ses fruits pour le moment
Du côté des packagings, au delà du simple flacon en plastique recyclé ou biosourcé, les consommateurs recherchent davantage des marques qui encouragent les produits rechargeables, la réutilisation, et le recyclage. C’est le cas par exemple de la marque Oden qui propose un système de renvoi des packagings en vue de les réutiliser. D’autres marques ont également lancé des systèmes de collecte de flacons vides en boutique, mais la vérité est que pour le moment la remise sur le marché de ces flacons usagers est encore limitée et complexe.
En effet, il y a un gros frein côté hygiène et coûts engendrés par la collecte et le nettoyage de flacons de 2nde main. La plupart des expériences de collecte étaient des expériences factices de test. La plupart des flacons collectés n’ont pas été remis sur le marché, on a juste testé la faisabilité d’une collecte suivie d’un nettoyage avec désinfection. Le but était de s’assurer que les packs nettoyés étaient effectivement sans danger pour une réutilisation, qu’ils étaient encore en bon état pour ne pas casser. Evidemment, le but était aussi de mesurer les coûts de toutes ces opérations. Pour le moment, ce n’est pas très concluant…
Les éco-recharges : une économie écologique uniquement si on réutilise au minimum 5 fois le flacon
Du côté de Mademoiselle Bio et AromaZone, on a opté pour un autre procédé. Leurs boutiques proposent des espaces de recharges de flacons. Sans forcément se déplacer en boutique, on peut aussi acheter des recharges sur les sites internet (comme par exemple Aromazone ou Nooance). Cette pratique de recharge permet de générer moins de plastique car la recharge n’a pas de pompe et parfois son emballage est en plastique souple (versus du verre pour le contenant normal).
Cette pratique est intéressante mais a tout de même 2 grosses limites. D’abord, le fait de réduire le packaging de la recharge peut poser des problèmes de conservation. En effet, si le produit est sensible aux écarts de température, il est difficile d’aussi bien le protéger dans une recharge. De plus, certaines études ont montré que le gain écologique était prouvé à partir d’au moins 5 réutilisations du packaging initial. La production d’un packaging rechargeable est en effet parfois polluante qu’un pack standard car c’est souvent du sur mesure…
Le zéro déchet : une solution parfaite ?
Les cosmetiques zéro déchets se présentent alors comme LA solution mondiale à nos problèmes écologiques dans le domaine de la beauté. Mais leur impact sur l’environnement, aussi faible soit-il, est tout de même présent.
En effet, aussi légers et sans plastique soit-il, si ses ingrédients viennent de l’autre bout du monde, alors ce produit a un impact plus fort qu’un cosmétique produit avec des ingrédients locaux (parfois pas naturels). Et encore pire : un cosmétique non consommé reste un cosmétique fabriqué pour rien, ayant eu un impact écologique pour sa fabrication et sa vente, et qui en aura encore lorsqu’il s’agira de le jeter parce qu’il est périmé.
Et si finalement on n’était pas en train de toucher du doigt le vrai problème de fond pour l’écologie ?
La surconsommation : un problème de fond non résolu par le ZD
90% des produits achetés sont jetés
Saviez-vous qu’on gâche plus de 5000 produits de beauté au cours de sa vie ? Seuls 10% des produits sont utilisés entièrement. Or le zéro-déchet n’échappe pas à cette règle. Certes le packaging est écologique. Cependant, une fois dans la salle de bain, on peut se rendre compte que le produit n’est pas adapté à nos besoins (ex: manque de sensorialité…). Il finit ainsi au fond du tiroir. Et ça, ce n’est pas très écologique !
Le zéro déchet est donc à mon avis une fausse solution à un problème de fond : la surconsommation. Black Friday, soldes, promotions, codes promos… les occasions sont grandes de se laisser tenter et de craquer pour des produits de beauté dont on ne va pas se mentir, on n’a pas vraiment besoin la plupart du temps.
Les box beauté : une incitation à la surconsommation ?
Les abonnements aux box beauté participent aussi à cette consommation. En nous proposant de recevoir des produits surprises chaque mois, nous recevons aussi beaucoup de produits inutiles. Combien sommes-nous à avoir reçu des produits pas adaptés à notre type de peau? ou des cosmétiques dont la sensorialité ne nous a pas convenu ?
Du côté des magasins type parfumeries ou boutiques en ligne, le conseil proposé ne permet pas toujours de faire les bons choix. Même si l’offre zéro déchet et eco-friendly se développe, les achats compulsifs sont encore nombreux, et génèrent eux aussi des produits gâchés.
Certaines opérations marketing comme la campagne Black for Good de Typology essaient de se détacher d’une image trop consumériste et évitent d’inciter à la consommation en refusant de faire des promotions, mais en reversant tout ou partie des bénéfices de la journée à des associations caritatives. Certes le geste est louable et limite probablement la surconsommation liée au black friday, mais cela ne change pas le fait qu’on se trompe 9 fois sur 10 en achetant un cosmétique.
Choisir les bons produits : le futur de la cosmétique
La véritable solution pour la planète serait de limiter les achats inutiles en ciblant mieux les produits à acheter. Dans le soin du visage par exemple, de nombreux diagnostics fleurissent en ligne pour mieux connaître sa peau et s’orienter vers des produits adaptés. On trouve chaussure à son pied bien plus rapidement, en faisant du bien à son portefeuille et à la planète !
Le diagnostic de peau : une solution efficace quand on ne sait pas quoi choisir
C’est face à ce constat que j’ai lancé Skin Cafeine, le premier diagnostic de peau en ligne multi-marques. Mon diagnostic est garanti sans placement produit, afin de recommander les meilleurs produits de beauté selon vos besoins. Il respecte également vos critères de choix personnels (vegan, naturalité, allergies et ingrédients à éviter, budget à ne pas dépasser…). C’est vraiment ma plus grande fierté et un projet avec lequel je suis à 100% alignée. Jamais je ne vous pousserai à la surconsommation, et jamais je ne vous conseillerai un produit plus cher si le produit parfait pour vous ne vaut que 6€.
L’éducation Skincare : l’autre pilier important pour l’avenir
D’autres marques ont aussi de belles initiatives et profitent de la période Black Friday pour faire de l’éducation du consommateur. C’est le cas par exemple du groupe DECIEM, qui propose une réduction pendant tout le mois de novembre. Cela permet de laisser le temps aux clients de réfléchir à leurs achats et les sensibiliser pour éviter les achats compulstifs. Le véritable jour de black friday, l’ensemble des sites de la marque sont remplacés par un portail permettant d’accéder à des vidéos éducatives sur le skincare. Ce jour là, impossible d’acheter, il faut s’éduquer !
En conclusion, le zéro déchet n’est pas une mauvaise philosophie en soi. Cependant, il ne faut pas se focaliser uniquement sur changer ses modes de consommation car le problème est beaucoup plus profond. L’avenir de la cosmétique sera de limiter le gaspillage : consommer moins pour consommer mieux.